Festival de Cannes : La Croisette retient son souffle… Quel Palmarès et quel Regard sur l’édition de 2017 ?

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  • Le 70e Festival de Cannes touche à sa fin. Le jury a vu l’ensemble des dix-neuf films en compétition. Il est temps de passer aux délibérations…

La-Femme (Festival de Cannes 2017) – C'est le grand jour. Celui du palmarès le plus attendu de l'année. Difficile d’émettre un pronostic quant aux choix de Pedro Almodovar et ses amis jurés. La compétition de la sélection officielle a été moyenne cette année. Beaucoup de films ont divisé la Croisette – ce qui est plutôt signe de bonne santé – mais peu ont séduit la critique dans son ensemble.

Le grand thème de ce 70e cru a été l’enfance perdue et ce n’est peut-être pas un hasard si l’on retrouve dans les favoris de la presse internationale deux films sur le sujet, curieusement placés en début et en fin de festival : «Faute d’amour» d’Andrei Zvyagintsev et «You Were Never Here» de Lynne Ramsay. La critique française a quant à elle préféré «120 Battements par minute» de Robin Campillo et la presse chinoise «The Square» du Suédois Ruben Ostlund. Voilà donc le quatuor qui semble se détacher pour les trois principaux prix – Palme d’or, Grand prix et prix du jury – mais le jury est rarement d’accord avec la critique et «oublie» systématiquement un des chouchous de la presse – «Timbuktu» ou «Toni Erdmann» pour les années récentes…

Le pronostic de Paris Match

Palme d’or : «Faute d’amour» d’Andrei Zvyagintsev

C’est donc le favori de la presse internationale – si l’on en croit le panel de Screen International. La Palme d’or couronnerait un grand cinéaste déjà primé d’un Lion d’or à Venise pour «Le Retour». Le sujet  – la fugue d’un enfant délaissé et ses conséquences – est fort, la mise en scène impressionnante et c’est l’un des rares films de la compétition qui met tout le monde d’accord sur ses qualités. Et celui dont les interprètes sont les moins «faciles» à récompenser.

Grand prix : «You Were Never Here» de Lynne Ramsay

C’est le dernier coup de marteau de la compétition. Un film âpre, magnifiquement mis en scène avec un Joaquin Phoenix absolument incroyable et de presque tous les plans. Sa limite serait peut-être d’être considérée comme un exercice de style mais il possède aussi un vrai fond dérangeant sur la nature humaine

Prix du jury : «The Square» de Ruben Ostlund

Ce fut l’un des films les plus ambitieux de ce 70e Festival de Cannes, aussi bien sur le plan thématique – le réalisateur suédois tente de saisir l’indécence de notre monde contemporain – que sur le plan formel avec de longues scènes qui nous font passer du rire au malaise.

Prix de la mise en scène : Sergei Loznitsa pour « Une femme douce» 

C’est l’un des films qui a le plus divisé le public – il a même essuyé quelques huées lors de sa présentation officielle. Mais personne n’osera critiquer la mise en scène imaginée par l’Ukrainien Sergei Loznitsa et son chef opérateur roumain Oleg Mutu… et ce prix est souvent remis à l’auteur d’une œuvre radicale – souvenez-vous les prix donnés ces dernières années à Brillante Mendoza («Kinatay»), Amat Escalante («Heli») ou Carlos Reygadas («Post Tenebras Lux»).

Prix du scénario : «120 Battements par minute» de Robin Campillo

Le cinéma français peut rêver d’une nouvelle Palme d’or mais attention : tout en aimant le film, la presse internationale ne le place parmi les grands favoris. Gageons néanmoins que les jurés français – Agnès Jaoui, Gabriel Yared – sauront convaincre Pedro Almodovar et les autres membres de son jury de lui donner un prix. Et celui du scénario ne serait pas usurper tant cette chronique des années Sida sonne juste. Les interprètes peuvent également être récompensés d’un prix collectif ou Nahuel Perez Biscayart d’un prix d’interprétation masculine. 

Prix d’interprétation féminine : Nicole Kidman («Mise à mort du cerf sacré» et «Les Proies»)

La reine de ce 70e Festival de Cannes ce fut elle, bien sûr. Nous ne savons pas s’il est possible de récompenser une interprète pour deux rôles à la fois, mais on ne résiste pas à l’idée de se le permettre. Diane Kruger («In the Fade») et Kim Min-hee («Le Jour d’après») peuvent aussi prétendre au prix.

Prix d’interprétation masculine  Jean-Louis Trintignant («Happy End»)

Pedro Almodovar connaît son histoire du cinéma par cœur, et il pourrait ne pas être insensible à l’idée de récompenser Jean-Louis Trintignant. Le nouveau film de Michael Haneke a été moyennement apprécié mais personne n’oubliera les dernières minutes du film, justement centré sur le personnage interprété par Jean-Louis Trintignant.  Parmi les autres favoris, citons Claes Bing («The Square»), Robert Pattinson («Good Time») ou encore Joaquin Phoenix («You Were Never Here») et Louis Garrel («Le Redoutable»).

Caméra d’or : «Une jeune femme» de Léonor Serraille

Si le film avait été en compétition, son actrice principale Laetitia Dosch aurait prétendu au prix d’interprétation. Et même si l’on évoque davantage «Tesnota» et «I’m a Witch», ce serait une belle Caméra d’or (la palme du premier film).

Et les chances françaises dans tout ça ? 

Si jamais Pedro Almodovar se révélait francophile, on peut rêver d’une Palme d’or pour «120 Battements par minute», d’un prix de la mise en scène pour «L’Amant double» de François Ozon et d’un prix du scénario pour «Le Redoutable» de Michel Hazanavicius.

Palmarès de Paris Match

Karelle Fitoussi

·       Palme d’or : «You Were Never Here» de Lynne Ramsay
·       Grand prix : «Okja » de Bong Joon Ho
·       Prix du jury : «Le Jour d’après » de Hong Sang-soo
·       Acteur : Joaquin Phoenix dans «You Were Never Here»
·       Actrice : Kim Min-hee dans «Le Jour d’après»
·       Mise en scène : Yorgos Lanthimos («Mise à mort du cerf sacré»)
·       Scénario : «The Square» de Ruben Ostlund
·       Prix du 70e anniversaire :  «120 battements par minute» de Robin Campillo

·       Yannick Vély

·       Palme d’or : «You Were Never Here» de Lynne Ramsay
·       Grand prix : «Vers la lumière» de Naomi Kawase
·       Prix du jury : «Okja» de Bong Joon Ho
·       Acteur : Claes Bang («The Square»)
·       Actrice : Kim Min-hee («Le Jour d’après»)
·       Mise en scène : Todd Haynes («Le Musée des merveilles»)
·       Scénario : «120 battements par minute» de Robin Campillo
·       Prix du 70e anniversaire : Jean-Louis Trintignant 

Toutes les critiques des films en compétition

«In the Fade» de Fatih Akin (**)
«The Meyerowitz Stories» de Noah Baumbach (**)
«Okja» de Bong Joon Ho (****)
«120 battements par minute» de Robin Campillo (****)
«Les Proies» de Sofia Coppola (****)
«The Square» de Ruben Ostlund (***)
«Rodin» de Jacques Doillon (***)
«Le Redoutable» de Michel Hazanavicius (***)
«Wonderstruck» de Todd Haynes (*****)
«Le Jour d'après» de Hong Sang-soo (****)
«Vers la lumière» de Naomi Kawase
 (*****)
«Mise à mort du cerf sacré» de Yorgos Lanthimos (****)
«Une Femme douce» de Sergei Loznitsa
 (***)
«Happy End» de Michael Haneke (***)
«La Lune de Jupiter» de Kornel Mundruczo (***)
«You Were Never Really Here» de Lynne Ramsay (*****)
«Good Time» de Benny et Josh Safdie (***)
«L'Amant double» de François Ozon (**)
«Faute d'amour» d'Andreï Zviaguintsev (****)



 

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