L’espionne controversée Gina Haspel, première femme à la tête de la CIA

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  • Nommée directrice adjointe en février dernier, elle vient remplacer Mike Pompeo, nouveau secrétaire d’Etat

La-Femme – Trump ne fait décidément rien comme tout le monde. C’est sur Twitter qu’il a annoncé son remaniement à des postes clés. Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson est ainsi remercié, remplacé par le directeur de la CIA Mike Pompeo. Ce dernier va céder sa place à Gina Haspel, qui sera la première femme à diriger la CIA.

Une trajectoire fulgurante pour cette espionne nommée en février dernier directrice adjointe de la célèbre agence de renseignement américaine. Les dossiers dans lesquels son nom apparaissaient étaient pourtant pour le moins compromettants.

Auparavant Gina Haspel était responsable des opérations clandestines de la CIA et impliquée à ce titre dans les prisons secrètes à l’étranger où les détenus étaient torturés après le 11-Septembre, a été nommée jeudi 2 février N°2 de l’agence d’espionnage.

Après avoir été la première femme à brièvement prendre la tête du service des opérations clandestines de la CIA, elle devient donc la première femme à diriger la CIA.

Espionne très expérimentée dans les opérations sous couverture, elle a rejoint l’agence en 1985 et a servi dans plusieurs endroits du monde, notamment à Londres à la fin des années 2000.

Des détenus soumis à des simulations de noyade

Elle avait été nommée en 2013 à la tête du Service national clandestin de la CIA, mais avait été remplacée après seulement quelques semaines, apparemment en raison de doutes sur sa responsabilité dans la mise en place après le 11 septembre 2001 de prisons secrètes à l’étranger où des méthodes comme la simulation de noyade, assimilée à de la torture, étaient employées pour interroger les suspects.

Selon le Washington Post à l’époque, elle avait « géré une prison secrète en Thaïlande où les détenus étaient soumis à des simulations de noyade et à d’autres mauvais traitements ». Le quotidien américain affirmait que Gina Haspel avait aussi été impliquée dans la destruction en 2005 de vidéos compromettantes sur ces techniques « d’interrogatoire poussé » appliquées sur plusieurs détenus en Thaïlande.

Les avocats de ces détenus membres présumés d’Al-Qaïda souhaitaient récupérer ces vidéos pour les présenter devant les tribunaux.

Polémique lors de sa nomination en tant que directrice adjointe

« Gina est une agent d’espionnage exemplaire et une patriote dévouée qui apporte plus de 30 ans d’expérience dans l’agence. Elle est aussi une dirigeante expérimentée avec une aptitude fantastique à faire les choses et inspirer ceux qui l’entourent« , avait indiqué Mike Pompeo au moment de sa nomination en tant que directrice adjointe.

Trois anciens directeurs de la CIA et d’autres responsables, dont James Clapper, ancien directeur du renseignement américain, avaient alors apporté leur soutien à Gina Haspel.

En revanche, deux sénateurs démocrates avaient fait part de leurs réserves sur la nomination de Gina Haspel dans une lettre au président Donald Trump. « Son parcours fait qu’elle n’est pas adaptée pour ce poste », estiment ainsi les sénateurs Ron Wyden et Martin Heinrich. On se doute qu’ils seront encore moins ravi de la voir prendre la tête de l’agence…

Mark Warner, membre de la commission du Sénat sur le Renseignement, avait indiqué vouloir entendre Gina Haspel s’exprimer elle-même: « J’apprécie les nombreuses années de service de Mme Haspel à la CIA, cependant je veux l’assurance de sa part qu’elle respectera l’esprit et la lettre de la loi », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cette nomination intervient alors qu’un certain flou règne sur les intentions du nouveau président Donald Trump en matière de torture. Il a déclaré être d’avis que la torture « fonctionne », mais qu’il laissera son secrétaire à la Défense James Mattis prendre la décision d’y avoir recours ou non. Celui-ci a fait savoir son opposition à la torture.

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