La-Femme (Sinfonica) – La soirée du 9 août 2025 s’est déroulée sous le signe de la chanson française et de ses indémodables variétés. Grâce à « Sinfonica », son large orchestre, avec à sa tête le Maestro tunisien Jihed Jbara, accompagnée de la voix de Zeineb Oueslati, grande découverte de la soirée, et de la prestation unique de Philippe Cavaillé, le public présent a été comblé, et ce, bien au delà de ses espérances. Sur 2h de temps, des morceaux de Charles Aznavour, Édith Piaf ou encore Dalila ont retenti.
Les plus nostalgiques des mélomanes présents dans l’amphithéâtre de la ville ont été amplement séduits par la performance des talents et par le choix des chansons interprétées. Un public, avide de nostalgie et d’une époque douce, a chanté en chœur et a accompagné l’interprète principal de Charles Aznavour Philippe Cavaillé.
Avec comme musique de fond, celle de l’Orchestre de Jbara, les morceaux défilaient et ne se ressemblaient pas. Ils émanaient d’un registre classique. « L’hymne à l’amour » à ouvert la soirée, suivi de « La Foule », « Padam, Padam », ou l’iconique « Je ne regrette rien ». D’autres classiques comme « Quand on a que l’amour », « Comme ils disent », ou « Emmenez – moi » se sont succédé. De quoi faire danser et chanter les spectateurs… conquis.
« Que dieu vous protège … comme disait Charles Aznavour ! Vous êtes un peuple magnifique ». Lançe Philippe Cavaillé à la foule avant de céder la scène à sa partenaire de scène Zeineb Oueslati.
L’immense découverte féminine, robe sobre et voix en or, a pris le flambeau, succédant à l’artiste français. Elle a chanté un répertoire de Dalida trié sur le volet comme « Paroles Paroles », « Bambino », l’oriental « Salma ya Salama » ou « Gigi l’amoroso » pour finir sur l’éternel « Mourir sur scène ». Une trentaine de minutes en musique ont mis fin à un concert des plus mémorables. Le duo Cavaillé / Oueslati a chanté « La bohème » en guise de clap de fin. Une improvisation remarquable, accompagnée d’une traversée du public. Un moment de complicité émouvant.
« Sinfonica » est un live concert spécial « tubes français » qui a ravi la jeune génération présente certes, mais surtout l’ancienne, unanimement touchée par ce répertoire. La soirée est un véritable saut dans le temps et dans les souvenirs de jeunesse pour les adultes mélomanes.
Préparer ce florilège de reprises n’était pas facile selon l’artiste Jihed Jbara mais le travail minutieux en équipe a payé et a abouti à une version plus développée et riche de « Sinfonica ». Celle présentée dans le cadre du FIH. « On est là pour s’améliorer toujours, rectifier le répertoire, satisfaire le public francophone en Tunisie, ailleurs, et dans toutes les destinations francophones ». Souligne le virtuose.
« Piaf et Dalida sont deux icônes différentes et les réinterpréter est un honneur pour moi ». Affirme Zeineb Oueslati, comblée par le soutien du public… Grâce à qui elle a pu assurer sa prestation, selon ses propos.
« On viendrait chanter toutes les semaines dans un cadre aussi féerique et face à un public aussi chaleureux ». Déclare Philippe Cavaillé, ému. « Je chante pour transmettre ce que je ressens sur scène en chantant du Aznavour ». Ce qui explique l’emballement des spectateurs. « La musique d’Aznavour est dure à jouer. J’ai eu de la chance de pratiquer avec des musiciens de la star. Maîtriser pleinement son répertoire c’est être travailleur acharné ». Déclare Philippe Cavaillé, célèbre depuis récemment pour sa participation édifiante au film à succès « Monsieur Aznavour » avec Tahar Rahim, en enregistrant des chansons pour ce biopic signé Mehdi Idir et Grand Corps Malade. « On disait de Charles Aznavour qu’il sublimait la nostalgie, et c’est archi vrai ! ». Conclut – il.
Ce soir, place au théâtre, avec Fadhel Jaziri et sa création « Au Violon » avec Ichraq Matar, Slim Dhib, Ilyes Blagui, Mahdi Dhaker, Lotfi Safi et Ghaith Nafati