La-Femme (petit déjeuner) – Pris tous les jours, dans un contexte de sédentarité et d’alimentation déséquilibrée, il nuit à la santé cardiovasculaire.
Il remplit souvent les tables du matin. Son odeur de beurre fondu évoque la douceur et le réconfort. Pourtant, selon plusieurs spécialistes, ce plaisir quotidien pourrait avoir un revers moins appétissant. Car derrière sa texture fondante se cachent souvent des graisses saturées et parfois des acides gras trans, les pires graisses pour le coeur. Ces graisses augmentent le taux de « mauvais » cholestérol (LDL) et favorisent la formation de plaques d’athérome qui bouchent peu à peu les artères. Ce processus appelé « athérosclérose » est à l’origine de pathologies graves comme l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral.
Le danger ne s’arrête pas là. Cet aliment contient aussi des sucres rapides et des farines raffinées, qui font grimper la glycémie et favorisent la prise de poids. À long terme, cela augmente le risque de diabète de type 2, autre ennemi du cœur et des artères. Pris tous les jours, dans un contexte de sédentarité et d’alimentation déséquilibrée, il peut donc nuire à la santé cardiovasculaire.
L’athérosclérose, précise-t-il encore, est une maladie complexe, multifactorielle. « Plutôt que de diaboliser un aliment en particulier, il faut insister sur l’importance de l’équilibre alimentaire : varier les aliments, veiller à la qualité nutritionnelle et contrôler les quantités. Si un seul aliment suffisait à provoquer une maladie, il serait interdit depuis longtemps » conclut-il. Autrement dit, inutile de tirer un trait définitif sur le croissant du dimanche matin : c’est l’excès, pas la bouchée occasionnelle, qui pose vraiment problème.
Merci au Dr Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste, spécialiste en endocrinologie et maladies métaboliques, et ancien responsable du Service Nutrition & Activité Physique de l’Institut Pasteur de Lille (IPL). Il est auteur du livre 40 idées fausses sur le régime (Éd. Quae)