Stephen Wright,  PDG de Windracers : « Nous ne sommes qu’aux prémices de cette technologie de drones »

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La-Femme (technologie de drones) – L’entreprise britannique Windracers, spécialisée dans les drones de transport lourd, connaît une ascension fulgurante. Son drone polyvalent, l’ULTRA, est désormais déployé de l’Antarctique aux lignes de défense ukrainiennes. Stephen Wright, Fondateur et Président, revient sur la genèse de l’entreprise, sa stratégie unique et ses ambitions mondiales.

L’ULTRA MK2 : Un mastodonte du ciel

En janvier 2025, Windracers a dévoilé son dernier né : l’ULTRA MK2. Développé à l’Université de Southampton (Royaume-Uni), ce drone à voilure fixe, doté d’une envergure de 10 mètres, affiche des performances impressionnantes :

  • Capacité de chargement : 150 kg
  • Autonomie : Jusqu’à 1 000 km
  • Vitesse : 77 nœuds

    Le MK2 représente un progrès majeur par rapport au MK1, offrant le double de puissance, une augmentation de 50 % de la charge utile et une réduction significative des coûts de carburant. Ces avancées ont valu à Windracers d’être reconnue comme un partenaire de confiance par le gouvernement britannique et l’OTAN.

    Une vision ancrée dans la physique et l’autonomie

    Lors d’une visite des installations de fabrication de l’entreprise à Fareham en décembre 2025, Stephen Wright, Fondateur en 2016, a détaillé sa philosophie :

    Dès le départ, Wright a fait le choix des ailes fixes (plutôt que des rotors) et du moteur à essence, malgré la tendance du marché à l’époque : « Pour moi, c’est une question de physique. Pour ce que nous cherchons à faire, l’électrique ne convient pas encore. »

    Une autre décision fondamentale a été de concevoir un drone entièrement autonome et de développer l’électronique de bord (avionique) en interne. Cette approche permet une adaptation quasi hebdomadaire, notamment en réponse aux besoins opérationnels en Ukraine, ce qui s’est avéré être une excellente décision stratégique.

    L’objectif : Créer la « Jeep des airs »

    Initialement axée sur l’assistance humanitaire à faible coût, Windracers a rapidement élargi ses opérations. Le MK2 peut être configuré en quelques minutes pour des missions de livraison, largage ou détection.

    Interrogé sur la diversité des missions de l’ULTRA, Wright a affirmé avoir toujours voulu créer la « Jeep des airs ».

    Stephen Wright :

    « C’était un choix stratégique délibéré dès 2017. J’ai insisté sur une plateforme unique – ‘Vous pouvez avoir n’importe quel appareil, tant que c’est l’ULTRA’ – car c’est la clé pour atteindre l’échelle, tout en le rendant capable d’accomplir de nombreuses missions différentes. »

    L’entreprise a récemment signé un protocole d’accord (MoU) avec l’Indien Bharat Forge pour explorer le déploiement de l’ULTRA dans les secteurs militaires et civils indiens. L’activité militaire est devenue cruciale pour la survie et le développement de l’entreprise, bien que les innovations développées pour l’armée bénéficient directement au rôle humanitaire.

    Un leadership mondial à saisir

    Actuellement, l’entreprise est en position unique sur son segment, une situation qu’elle ne croit pas durable, mais dont elle profite. Windracers vise une production de 10 drones ULTRA par mois en 2026, puis 20 par mois en 2027.

    Malgré cette croissance, Wright reste humble quant au potentiel : « Nous ne sommes qu’aux prémices de cette technologie. J’ai en tête une feuille de route pour transformer véritablement la logistique dans les pays en développement comme dans les pays développés. »

    Fort du soutien du gouvernement britannique et après avoir obtenu l’approbation de l’Autorité de l’aviation civile (CAA) pour le premier vol international civil sans visibilité (BVLOS) du Royaume-Uni (prévu en mars 2026, des Shetlands vers la Norvège), Windracers est prêt à innover.

    Wright espère que le Royaume-Uni sera le premier au monde à lancer un service régulier de fret par drone, en commençant par les îles Orcades.

    Stephen Wright :

    « Ce jeu est encore ouvert, mais nous devons vraiment le poursuivre de manière dynamique. Nous pourrions lancer un service régulier et être les premiers au monde aux Orcades demain, si on nous le permet. Nous pouvons prendre la tête de cette industrie. »