Comac, l’avion chinois rival de Boeing et Airbus rate complètement son objectif

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La-Femme (Comac) – L’année 2025 ressemble à 2024 pour l’avionneur chinois. Comac n’arrive pas à augmenter la cadence pour satisfaire ses clients, alors que seuls 13 avions ont été livrés au cours de ces douze derniers mois.

Sur le papier, Comac a de quoi faire peur à Airbus et Boeing. L’avionneur chinois possède un carnet de commandes chargé, et évolue sur un marché à la demande colossale. Sur sa feuille de route, il prévoit de sortir des appareils long-courriers, concurrents des A350 et 787 (et même un remplaçant du Concorde) . Cependant, son premier modèle d’avion, le C919 (concurrent de la famille des A320 et 737), n’arrive pas à monter en cadence côté production. Les difficultés de l’industrie, qui ont pesé sur les objectifs d’Airbus, ont touché d’autant plus fort Comac : en 2025, il n’a livré qu’un seul avion par mois.

Au 22 décembre 2025, Comac a livré 13 avions, soit exactement le même nombre qu’en 2024. Il n’y a donc aucune progression de production pour le C919, alors que l’objectif initial pour l’année s’élevait à 75 livraisons. Anticipant ces difficultés, Comac avait revu ses ambitions à la baisse, fixant un nouvel objectif de 25 avions. Celui-ci devrait néanmoins être manqué de moitié. Si Comac est particulièrement affecté par les tensions d’approvisionnement qui touchent l’ensemble du secteur, sa faible cadence s’explique aussi par des facteurs géopolitiques, notamment les relations entre la Chine et les États-Unis.

Le C919, un avion chinois qui dépend des États-Unis

Le programme C919 a été lancé en 2007, avant que l’avion ne reçoive la certification des autorités chinoises en 2022 pour une entrée en service en 2023. Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’accès à certaines pièces critiques des avions n’est plus si facilement disponible, et Comac dépend toujours de fournisseurs occidentaux pour ses avions. On note sa dépendance aux moteurs de CFM Aerospace, né d’une coentreprise entre GE Aerospace (États-Unis) et de Safran (France). Ses systèmes avioniques intégrés et ses ordinateurs proviennent aussi de Honeywell et Rockwell Collins, deux autres entreprises américaines.

Malgré le manquement de ses objectifs 2025, Comac n’a pas encore modifié ses perspectives 2026 et 2027. Celles-ci comprennent toujours la livraison de 100, puis de 150 avions par an. Selon des cabinets indépendants mentionnés par Bloomberg, Comac ne devrait pourtant pas pouvoir dépasser les 30 appareils l’année prochaine et les 40 dans deux ans. D’ici là, les commandes ne manqueront pas puisque Comac possède plus de 1 200 commandes depuis 2019, en majorité par des compagnies et sociétés de leasing chinoise (pour l’heure, Comac ne peut vendre qu’en Chine et dans les pays reconnaissants la certification chinoise (Laos, Vietnam).