La Russie et la Chine s’allient pour défier Airbus et Boeing sur le long-courrier

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La-Femme (La Russie et la Chine) – les deux pays ont créé une coentreprise pour concevoir un gros porteur qui pourrait concurrencer l'A350 ou le 787. L'avion pourrait avoir comme nom "929".

L'union fait la force. La Chine et la Russie ont lancé lundi un ambitieux projet pour développer ensemble un avion long-courrier dans le but de concurrencer Boeing et Airbus, juste deux semaines après le décollage réussi d'un premier avion de ligne chinois.    

L'entreprise publique Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) et la société publique russe United Aircraft Corporation (UAC) ont indiqué avoir formellement créé une coentreprise à Shanghai.

Les plans pour le gros porteur avaient été dévoilés dans un premier temps en juin dernier lors d'une visite du président russe Vladimir Poutine à Pékin. Des médias chinois ont cité des responsables soulignant que le projet pourrait être valorisé entre 13 et 20 milliards de dollars.

Une première étape avec le C919

"La création de la coentreprise symbolise les importants progrès réalisés dans le projet de construction d'un avion gros porteur sino-russe", a déclaré le président de la Comac Jin Zhuanglong dans un communiqué.

"Nous allons coopérer loyalement avec l'UAC, nous serons unis, et nous nous efforcerons de faire du projet un modèle de coopération sino-russe", a-t-il précisé.

La Chine a déjà franchi une étape clé dans son parcours ambitieux de concurrencer les principaux fabricants d'avions en annonçant au début de ce mois le décollage réussi du C919, un moyen-courrier, conçu par la Comac.

Cet appareil de 168 places, construit pour les vols régionaux, représente près d'une décennie d'efforts réalisés par le pays, visant à réduire sa dépendance vis-à-vis du consortium européen Airbus et du géant aéronautique américain Airbus.

Le "929"?

Airbus et Boeing dominent le marché chinois des avions de ligne, dont le nombre croît à pas de géant en raison d'une demande de voyages toujours plus forte des consommateurs chinois.

Des analystes de l'aviation, tout en reconnaissant que le C919 était une étape technique pour la Chine, ont averti qu'elle était confrontée à une lourde tâche en défiant Boeing et Airbus qui bénéficient d'une longue expérience.

Mais avec l'avion sino-russe qui, selon des médias chinois s'appellera le "929", Pékin aura l'avantage de travailler avec l'UAC, fabricant de l'avion de passagers Soukhoï et d'autres marques d'avion.

Le communiqué de la Comac stipule que l'avion pourra accueillir 280 passagers et aura un rayon d'action de 12.000 kilomètres (7.450 miles).

Il sera ainsi directement en concurrence avec le Boeing 787 et l'Airbus 350.

Un projet à 20 milliards de dollars?

L'an passé, le journal chinois Global Times a indiqué que, selon les propos du président de l'UAC, Iouri Sliousar, le projet était valorisé entre 13 et 20 milliards de dollars, chaque partie y contribuant pour moitié.

Dans une déclaration conjointe lundi, Iouri Sliousar a déclaré que le projet "témoignait de la volonté de la Chine et de la Russie de s'engager dans une coopération à long terme".

Comac a précisé l'année dernière que l'avion pourrait effectuer son premier vol dans sept ans et les livraisons commencer trois ans plus tard.

De précédents projets aérospatiaux chinois ont souffert en raison de longs retards. La Chine devrait devenir le plus grand marché de l'aviation au monde d'ici quelques années, et le président chinois Xi Jinping a souligné l'importance de posséder des avions construits par le pays pour faire face à la croissance du trafic.

Selon les estimations du groupe Airbus, la Chine aura besoin de 6.000 nouveaux avions d'une valeur totale de 945 milliards de dollars au cours des deux prochaines décennies. Boeing de son côté est encore plus optimiste, prévoyant des besoins atteignant les 1.000 milliards de dollars.

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