La-Femme (Moderna) – Moderna a annoncé lundi 16 novembre 2020, que son candidat vaccin était efficace à 94,5% contre le Covid-19, selon des données provisoires issues d’essais cliniques avancés, une semaine après l’annonce de son concurrent Pfizer qui, associé à l’allemand BioNTech, a dit avoir développé un produit efficace à plus de 90%.
Moderna a obtenu ce résultat sur la base de 95 personnes contaminées ayant reçu soit un placebo soit le candidat vaccin du laboratoire américain. Seules cinq de ces personnes ont été contaminées alors qu’elles avaient reçu le candidat vaccin, administré en deux doses espacées de 28 jours.
Sur la base de ces premières données, Moderna espère être en mesure d’entamer la vaccination dès la fin de l’année aux Etats-Unis et début 2021 en Europe, précise le directeur général de Moderna, le Français Stéphane Bancel, dans une interview aux Echos.
“La phase III de test se terminera quand nous aurons eu 151 cas de personnes atteintes”, explique-t-il. “Vu le niveau de contamination aux Etats-Unis, ce nombre devrait être atteint dans les 10-15 jours”.
“Il faudra ensuite que les différentes autorités sanitaires approuvent le vaccin d’une manière accélérée lorsque nous déposerons notre dossier fin novembre-début décembre. Cela prendra quelques semaines et nous devrions donc être en mesure de commencer la vaccination aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année et en Europe en début d’année prochaine”.
“Encore faut-il que nous concluions nos discussions avec l’Europe. Cela a pris 15 jours au Canada. C’est un peu plus long en Europe…”, ajoute Stéphane Bancel.
L’avantage du vaccin de Moderna par rapport à celui de Pfizer est qu’il ne nécessite pas d’être stocké à des températures aussi basses de moins 70° Celsius. Il peut être conservé dans un réfrigérateur normal pendant 30 jours et jusqu’à six mois à -20°.
Bruxelles veut un accord à moins de 25 dollars la dose
Si les autorisations réglementaires suivent, les Etats-Unis pourraient disposer dès l’année prochaine de plus d’un milliard de doses fabriquées par les deux groupes, largement de quoi satisfaire la demande de leurs 330 millions d’habitants.
Ces deux candidats vaccins utilisent la technologie de l’ARN messager (ARNm), qui repose sur des gènes synthétiques pouvant être générés et fabriqués en quelques semaines, et produits à grande échelle plus rapidement que les vaccins classiques.
La Commission européenne souhaite conclure un accord avec Moderna pour la fourniture de millions de doses à un prix unitaire inférieur à 25 dollars (21,11 euros), a indiqué un responsable européen impliqué dans les négociations.
Un accord pourrait être conclu dans les jours qui viennent, a ajouté cette source. Les dernières discussions portent sur les termes juridiques du contrat, mais ne rencontrent aucun obstacle majeur à propos du prix, a-t-elle précisé.
L’UE a pris contact avec la biotech américaine en juillet dernier au moins, selon un document internet que Reuters a pu consulter.
L’Agence européenne du médicament a annoncé avoir entamé un examen accéléré du candidat vaccin élaboré par Moderna, un dispositif qui permet aux autorités de suivre en temps réel les données des essais cliniques des laboratoires et de d’évoquer avec eux le processus d’élaboration et les progrès des essais afin d’accélérer la procédure d’approbation.
Les Etats-Unis sont de leur côté parvenus dès août dernier à un accord pour la fourniture de 100 millions de doses à 15 dollars l’unité pour un montant de 1,5 milliard de dollars, auquel s’ajoute le versement de 1 milliard de dollars pour le financement du vaccin, soit un prix total de 25 dollars la dose.
Washington a une option pour acheter 400 millions de doses supplémentaires à un prix non divulgué.
Comme la semaine dernière lors de l’annonce de Pfizer, les marchés d’action ont très nettement amplifié leurs gains dans la foulée des déclarations de Moderna.
Reuters