vendredi 19 avril 2024 18:51:57
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Des particules de microplastiques retrouvées dans le placenta de femmes enceintes

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La-femme (des microplastiques dans le placenta) – Pour la première fois, une étude italienne a mis en évidence la présence de microplastiques dans le placenta de femmes enceintes. Des observations que les chercheurs considèrent comme préoccupantes, alors même que l’on en sait encore peu sur les effets de ces particules sur l’organisme.

Alors qu’une étude menée par des chercheurs du Trinity College de Dublin (Irlande) et publiée dans la revue Nature Food, révélait le 19 octobre dernier qu’un bébé alimenté avec un biberon en polypropylène pourrait avaler chaque jour plus d’un million de microparticules de plastiques, d’autres scientifiques ont mis en évidence leur présence dans le placenta humain.

Il s’agit de la première détection de ces minuscules particules dans cette organe où se développe le foetus. Si leurs effets demeurent pour l’instant inconnus, note l’étude publiée dans Environment International le 2 décembre, pour les scientifiques cette découverte est un sujet « de grande préoccupation ».

Les corps étrangers ingérés ou inhalés par la mère

Pour arriver à leurs conclusions, les chercheurs italiens ont étudié le placenta de six femmes ayant vécu une grossesse et un accouchement sans problème particulier. Ils ont détecté la présence de microplastiques chez quatre d’entre elles, à la fois du côté maternel que du coté fœtal et des membranes amniotiques.

Au total, 12 fragments de microplastiques ont été retrouvés. Les particules mesuraient 10 microns, soit 0,01 millimètre, suffisamment petites pour s’infiltrer dans les vaisseaux sanguins.

Les experts estiment que ces corps étrangers ont pu se retrouver dans le placenta après avoir été ingérés ou inhalés par la mère.

Des microplastiques colorés

Fait surprenant, tous ces microplastiques étaient colorés : bleu, rouge, orange ou rose. Les auteurs de l’étude ont donc effectué une analyse du pigment des microplastiques pour en déterminer la provenance.

Ils ont découvert que 3 des 12 fragments étaient identifiés comme du polypropylène, un matériau utilisé pour produire des bouteilles en plastique, tandis que neuf étaient des peintures synthétiques, pouvant appartenir à des crèmes pour le visage, du maquillage ou du vernis à ongles.

Mais il est également possible que leur origine provienne d’adhésifs, de désodorisants, parfums, dentifrices ou d’emplâtres.

« C’est comme avoir un bébé cyborg »

« En raison du rôle crucial du placenta dans le développement du fœtus et de son rôle d’interface avec l’environnement extérieur, la présence de particules de plastique particulièrement nocives est très préoccupante », indiquent les chercheurs. Selon eux, cela pourrait notamment réduire la croissance du fœtus. Sur le long terme, cela pourrait même avoir un impact sur le système immunitaire du bébé.

« Les risques pour la santé des enfants qui contiennent déjà des microplastiques à la naissance ne sont pas encore connus. Mais nous savons déjà par d’autres études internationales que le plastique modifie le métabolisme des graisses, par exemple. Nous pensons qu’il est probable qu’en présence de fragments microplastiques à l’intérieur de l’organisme, la réponse du corps, du système immunitaire, puisse changer, être différente de la norme », notent-ils.

Ils estiment cependant que « des études supplémentaires doivent être effectuées pour évaluer si la présence de microplastiques peut déclencher des réponses immunitaires ou entraîner la libération de contaminants toxiques, nocifs pour la grossesse », en raison notamment du faible échantillon sur lequel ils se sont basés.

« C’est comme avoir un bébé cyborg : il n’est plus composé uniquement de cellules humaines, mais d’une mixture d’entités biologiques et non organiques. Les mères étaient choquées », explique Antonio Ragusa, directeur du service d’obstétrique et de gynécologie à l’hôpital Fatabenefratelli et co-auteur de l’étude, au journal italien La Repubblica le 9 décembre.

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