La Femme (climat en amont de la COP27) – En amont de la COP27, qui se déroulera en novembre en Égypte, des centaines de jeunes militantes et militants du climat issus des pays du Sud vont se réunir au Camp pour la justice climatique, en Tunisie, pour unir leurs forces, mettre en place des stratégies collectives et demander des actions justes et équitables face à la crise climatique.
Organisé par différentes associations d’Afrique et du Moyen-Orient, ce Camp pour la justice climatique démarrera le 26 septembre et s’étalera sur une semaine, regroupant des participant·es de régions parmi les plus touchées par le changement climatique. L’objectif est de créer des ponts et de la solidarité entre les différents mouvements pour le climat dans les pays du Sud, de penser des stratégies collectives pour renforcer la prise de conscience au niveau mondial de la nécessité d’un changement systémique, et de mettre en avant une transition qui fasse passer le bien être des être humains et de la planète avant les profits des entreprises.
“Les populations des pays du Sud sont frappées de plein fouet par les conséquences du changement climatique et font ainsi face à des injustices environnementales, sociales et économiques sans précédent, déclare Ahmed El Droubi, responsable des campagnes pour Greenpeace Moyen-Orient et Afrique du Nord. Les nations et les communautés les moins responsables de la crise climatique sont celles qui en souffrent le plus, ce qui ne fait qu’aggraver des injustices historiques.”
“Les décisions que prendront les dirigeant·es du monde à la COP27 en novembre auront une importance cruciale pour l’avenir des pays du Sud. Nous devons être au cœur de ce processus et exercer le plus de pression possible pour que ce sommet débouche sur des actions concrètes et non sur des promesses vides, poursuit-il. Ce Camp pour la justice climatique offre une occasion unique aux jeunes du monde entier de créer des liens entre les différents mouvements climat des pays du Sud, afin que nous puissions rassembler toutes les capacités nécessaires pour proposer une alternative aux discours des responsables politiques et économiques qui ne visent qu’à préserver l’ordre établi.”
Près de 400 jeunes participeront au Camp pour la justice climatique, notamment en provenance d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Pacifique. Des dizaines d’associations dont I Watch, Youth For Climate Tunisia, Earth Hour Tunisia, Climate Action Network (CAN), Powershift Africa, African Youth Commission, Houloul, AVEC, Roots, Greenpeace Moyen-Orient Afrique du Nord, 350.org et Amnesty International ont participé, au cours des trois derniers mois, à l’organisation de l’événement. [1]
En plaçant les jeunes générations au coeur du changement, ce camp visera à tisser un réseau de liens, notamment par la tenue d’ateliers de partage de connaissances et de compétences, et à construire un mouvement des sociétés civiles des pays du Sud pour pousser les dirigeant·es qui participeront à la COP27 à accorder la priorité aux besoins des communautés en première ligne du changement climatique.
“Ce camp est une occasion sans précédent pour les collectifs qui œuvrent pour la justice climatique dans les pays du Sud de construire des liens et des stratégies. L’accès à certains outils (internet, transports, financements…), qui permet aux mouvements de s’organiser dans d’autres pays du monde, est souvent limité dans nos communautés, affirme Tasnim Tayari, responsable de l’engagement citoyen chez I Watch. Nous allons pouvoir disposer d’un espace où nous pourrons travailler ensemble à l’élaboration d’un discours qui recentre les préoccupations sur les pays du Sud”.
Cet événement permettra aux militants et militantes de Tunisie et d’Afrique du Nord de partager leurs approches sur la façon de faire campagne sur le changement climatique dans différents contextes, poursuit-elle. Nous partagerons à notre tour ces réflexions avec nos communautés, afin de renforcer l’engagement public sur les questions environnementales.
Nous sommes tous et toutes en danger et nous devons nous rassembler (associations de la société civile, mouvements populaires, institutions religieuses, formations politiques…) pour faire advenir un véritable changement politique et systémique qui réponde aux impératifs de justice et d’équité, pour nous et pour les générations futures.”