La Femme (signes de dépression) – Tristesse, humeur morose… Est-ce le début d’une dépression ? Une dépression bien installée ? Voici les symptômes caractéristiques de la dépression tels que définis par l’OMS et le DSM-5, manuel de référence des troubles mentaux.
La dépression est une maladie courante mais pas toujours facile à identifier. Comment reconnaître une vraie dépression d’une déprime passagère ou d’un coup de fatigue ? Voici les définitions et symptômes de la dépression tels qu’établis par l’Organisation Mondiale de la Santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) et dans le DSM-5 (Classification de référence des troubles mentaux).
Quels symptômes définissent la dépression ?
La dépression se distingue « des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien » note l’OMS qui s’apparentent davantage à ceux de la déprime. La « vraie » dépression est marquée par des symptômes qui s’installent et durent. « La personne atteinte de ce trouble présente une humeur morose (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide) ou une perte de plaisir ou d’intérêt pour les activités, pendant la majeure partie de la journée, presque tous les jours, pendant au moins deux semaines » poursuit l’Organisation. « Ces symptômes quasi-quotidiens perturbent la vie professionnelle et sociale et provoquent une détresse significative », indique la HAS.
Quels sont les symptômes de la dépression dans le DSM-5 ?
Le DSM est le manuel de référence diagnostique et statistique des troubles mentaux, établi par l’Association américaine de Psychiatrie. Dans sa dernière version (correspondant au DSM-5), l’épisode dépressif caractérise de l’adulte repose sur les critères suivants :
A. Au moins 5 des symptômes suivants doivent être présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir (ne pas inclure les symptômes manifestement attribuables à une autre affection médicale).
- Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (se sent vide ou triste ou désespéré) ou observée par les autres (pleure ou est au bord des larmes). Éventuellement irritabilité chez l’enfant ou l’adolescent.
- Diminution marquée du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
- Perte ou gain de poids significatif en absence de régime (ex : modification du poids corporel en 1 mois excédant 5 %) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. Chez l’enfant, prendre en compte l’absence de l’augmentation de poids attendue.
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constatés par les autres, non limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
- Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
- Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
B. Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants.
C. Les symptômes ne sont pas attribuables à l’effet physiologique d’une substance ou d’une autre affection médicale
Quelle différence entre dépression et déprime ?
Beaucoup de personnes connaissent des épisodes de déprimes plus courts, liés à des facteurs déclenchants comme la mauvaise saison, la mort d’un proche ou encore un baby blues. Mais le mot « dépression » est entré dans le langage courant et ne désigne pas toujours à bon escient le trouble dépressif. Par exemple, la tristesse et l’abattement consécutifs à un deuil ne sont pas toujours dépressifs, même s’ils durent plusieurs semaines. De même, des sentiments passagers de mélancolie et des pertes d’enthousiasme ne forment pas nécessairement une dépression, mais plutôt une simple phase de déprime appelée à disparaître spontanément. Le terme de « dépression » se réfère ici à un état transitoire, indiquant une réactivité normale de l’individu à son contexte de vie, Il s’agit en réalité de déprime et non de dépression qui est une vraie pathologie car elle dure.