La-Femme (l’âge où le cerveau est le plus performant) – On pense souvent que le cerveau vieillit doucement… mais la science montre qu’il change surtout par à-coups.
Le cerveau évolue tout au long de la vie. Mais on ignorait qu’il existait de véritables « caps » biologiques. C’est ce que montre une large étude menée à l’Université de Cambridge, qui a analysé plus de 120 000 IRM issues de bases de données internationales. En comparant ces images, les chercheurs ont identifié quatre âges où la structure du cerveau change de rythme. Une sorte de carte chronologique du vieillissement cérébral, beaucoup plus nuancée que ce que l’on imaginait.
De la naissance à 9 ans, les chercheurs parlent du « cerveau infantile ». A 9 ans, il entre dans la phase « adolescente », c’est le premier tournant majeur de son évolution. A cet âge, il atteint son maximum de volume. Tout se construit à grande vitesse : mémoire, langage, raisonnement, régulation émotionnelle. L’enfant apprend presque sans effort, mais c’est aussi un âge où les facteurs extérieurs — stress, sommeil, environnement familial — peuvent laisser une empreinte durable. Le cerveau est très réceptif, pour le meilleur comme pour le pire. « Le cap des neuf ans coïncide avec des étapes clés du développement cognitif, comportemental et mental » notent les auteurs.
Au début de la trentaine, 32 ans précisément, deuxième virage. C’est le plus important que le cerveau connaisse puisqu’il dure plus de trois décennies. Il se réorganise. Son câblage change pour passer en mode « adulte ». Le volume de la substance blanche (qui permet la circulation rapide et organisée des informations dans le cerveau) est à son maximum. Des connexions se renforcent, d’autres disparaissent parce qu’elles ne servent plus. C’est l’âge où l’on se connaît mieux, où les décisions deviennent plus nettes, plus posées. Beaucoup le décrivent comme un moment de stabilité intérieure. « Cette période de stabilité du réseau cérébral correspond à un plateau en termes d’intelligence et de personnalité. » On peut dire que c’est l’âge où on est le plus performant.Schéma du cerveau © 123RF
À 66 ans, un nouveau tempo s’installe : celui du vieillissement. Certaines zones, surtout celles impliquées dans la mémoire récente ou l’orientation, commencent à ralentir. Rien de pathologique : c’est l’évolution normale des tissus. Mais c’est aussi l’âge où les petites habitudes — marcher un peu tous les jours, garder une vie sociale active, apprendre de nouvelles choses — jouent un rôle majeur pour maintenir les capacités sur le long terme.
Puis arrive 83 ans, l’âge du vieillissement tardif. C’est la dernière étape importante repérée dans l’étude. Le vieillissement s’accélère, mais pas de manière uniforme. Certains cerveaux gardent une vitalité remarquable, preuve qu’il n’existe pas une seule façon de vieillir. L’hygiène de vie accumulée, la manière dont on entretient ses relations, ses passions, son sommeil… tout cela finit par peser autant que la biologie. Pour les chercheurs, mieux connaître ces âges charnières pourrait permettre d’ajuster la prévention et le dépistage, en ciblant davantage les périodes sensibles. Une chose ressort clairement : le cerveau reste actif, adaptable et jamais totalement figé. Quel que soit l’âge, il peut encore être protégé et stimulé.






























