Carthage dance 2021 du 5 au 12 juin 2021

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La-Femme (Carthage dance) – Hamdi Trabelsi et son Quatuor de jeunes chorégraphes ont happé l’attention d’une salle à moitié pleine. La petite foule présente s’est laissée emporter par ce rythme saisissant des corps masculins dans « Deep », tableau chorégraphique d’une durée de 40 min. Stimulées par un son qui fait échos et qui rappelle la musique « Street Art », les personnes présentes se sont laissées entrainer de bout en bout. Tout un vécu, des émotions, des messages d’espoir et de foi en un monde plus juste ont été exprimés, mais également des altercations, déceptions et autre gestuelles ont eu lieu. Le spectacle oscille entre réel et abstrait, imaginaire et pensées, présent, passé et futur.

« La chute » de Hichem Chebly

« La chute », spectacle vertigineux de Hichem Chebly a électrisé la petite foule présente sur place pour son enregistrement sur la scène d’El Hamra, avant l’élan attendu de l‘artiste qui partira à la conquête d’un public plus large en ligne. L’artiste qui conçoit sa création de bout en bout en solo évoque « Une chute », une décomposition, une disparition, une descente vers l‘inconnu. Une descente dans toutes ses dimensions, ses sens. La création tente une exploration de soi, un regard profond sur soi, donne un sens à l’errance, à la perte de repères, au fait de s’isoler, à la recherche de soi, afin de mieux s’interroger sur son existence et mieux entreprendre son environnement, son futur, faute de disparaitre et de se laisser happer par le néant. L’artiste donne du sens à la chute individuelle dans un environnement en décrépitude, de plus en plus démuni d’humanité et de valeurs : un chaos propice au naufrage des civilisations. « La chute » est le premier solo de Hichem Chebly qui fait partie du ballet de l’Opéra et qui est initialement issu de l’univers du Hip-hop et de la danse contemporaine.

 « La rue qui danse » de Yacer Madi

« La rue qui danse » de Yacer Madi est une représentation qui se veut davantage moderne et contemporaine : le Hip-Hop y est célébré et est largement exercé. Le Street Art à travers la danse est au rendez-vous à travers cette création issue de la rue, et dont elle émerge. Mise en scène par Ibrahim Chihi et dirigée par le chorégraphe principal Madi, ce dernier s’est fait accompagné par Marwen ben Khelifa, Aymen ben Abed, Oussema Chouchen, Hatem Dabbak, Bader Jendoubi et Abdelaziz Touati. Ce spectacle est un cri de révolte, de soulèvement de la rue, de sa jeunesse assoiffée de justice, de liberté, d’existence meilleure, plus juste et moins violente. Le Hip-Hop y est présenté comme de l’art populaire, ancré depuis des années et perpétré de génération en génération.

Les arts et la culture ont toujours été cette échappatoire à la morosité et à la cruauté d’une époque. Un faisceau de lumière dans les ténèbres : le son, l’écriture, les mots, la parole, la danse, les arts scéniques sont et resteront un refuge, une sortie de secours, un moyen de réhabiliter le quotidien, de l’affiner. La danse moderne dans « La rue qui danse » questionne le « Rboukh » du 19ème siècle : l’époque de la danse populaire qui a émergé dans les faubourgs tunisiens, autrefois, en effervescence et respiraient la vie. Yacer Madi est artiste pluridisciplinaire : il s’est longtemps consacré au Pop Art en tant qu’acteur mais aussi en tant que professeur également.

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