La-Femme (les personnes âgées) – Bertrand Fougère est professeur en gériatrie au CHU de Tours et président du gérontopôle du Centre-Val de Loire. À l’occasion de notre hors-série Bien vieillir dans le Loiret, il explique en quoi les personnes âgées doivent être proactives pour limiter la dépendance et leurs conséquences.
L’espérance de vie a doublé en moins de deux siècles : elle est de 85 ans chez les femmes et 80 ans chez les hommes à notre époque. L’espérance de vie en bonne santé a, elle aussi, augmenté. Elle est, pour un homme, de 66 ans, et, chez une femme, de 67 ans. Cela ne veut pas dire qu’on a 15 ou 20 ans de vie en mauvaise santé, mais plutôt en incapacité. Incapable de mettre seul des bas de contention, incapable de programmer un voyage seul ou de déclarer ses impôts en ligne… C’est avoir besoin d’une aide dans la vie quotidienne.
Avant, quand vous tombiez malade, vous mouriez. Il n’y avait pas de période d’incapacité, on ne guérissait pas les maladies. Les progrès de la santé ont créé les dépendances. C’est grâce à la médecine que nous arrivons à vivre avec un diabète ou une insuffisance cardiaque pendant longtemps, ou que l’on guérit d’un ou deux cancers. Grâce au progrès, on vit avec des maladies chroniques, mais on devient dépendant.
C’est pour cela que l’on doit changer notre regard sur la médecine, d’une prise en charge très curative à une plus préventive.
Comment les seniors peuvent-ils détecter s’ils ont un risque de pathologies pouvant conduire à la dépendance ?
Il faut que les gens soient proactifs de leur propre prévention. C’est l’éducation qui permet de vieillir en bonne santé. Dès l’école ! Pour savoir où l’on en est par rapport au risque de dépendance, il existe le programme Icope qui établit six capacités pour vieillir en santé : la mémoire, la mobilité, la nutrition, la vue, l’audition et le moral.






























