Leïla Slimani, jeune romancière franco-marocaine, se voit attribuer le prestigieux prix littéraire Goncourt

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La-Femme (Prix littéraire Goncourt) – Leïla Slimani, la jeune romancière franco-marocaine de 35 ans, est la lauréate 2016 du prestigieux Prix littéraire français Goncourt, et ce, pour « Chanson douce », qui n’est que son deuxième roman.

Un fait assez rare qu’il faut souligner ! Leïla Slimani est la cinquième lauréate sur ces 20 dernières années.

« Je ne m’y attendais pas, je me préparais à ne rien avoir pour ne pas être déçue », a expliqué la jeune romancière, cheveux frisés et grand sourire, après être arrivée dans une énorme cohue au restaurant Drouant, où est traditionnellement annoncé ce prix.

Elle a dédié sa récompense à ses parents et étreint son compatriote, l‘écrivain Tahar Ben Jelloun, Goncourt en 1987 et juré. En seulement deux romans, la Franco-Marocaine, qui était également en lice pour le Renaudot, s’impose comme une nouvelle voix de la littérature n’hésitant pas à explorer des territoires sombres, de la nymphomanie dans son premier livre (« Dans le jardin de l’ogre », 2014) au coup de folie d’une nounou bien sous tout rapport dans ce deuxième roman.

La ministre française de la culture a tenu à féliciter la lauréate via les réseaux sociaux.

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Le terrifiant « Chanson douce »

« Le bébé est mort ». Ainsi débute ce livre, qui se dévore comme un thriller mais peut aussi se lire comme un livre implacable sur les rapports de domination et la misère sociale. Le bébé mort a été assassiné par sa nourrice, Louise, une « perle », dévouée, discrète et volontaire, le genre de nounou que tous les parents recherchent. Louise, si parfaite, devient vite indispensable au sein de la famille bourgeoise parisienne qui l’a embauchée. Au point de faire elle-même partie de la famille ? C’est la grande ambiguïté et le nœud du drame.

Qui est Leïla Slimani ?

Née en 1981 à Rabat dans une famille où l’on privilégie le français, d’une mère médecin et d’un père banquier décédé il y a dix ans. Elle est venue en France faire ses études à l‘âge de 17 ans. Une classe préparatoire littéraire, puis Sciences-Po Paris. La jeune femme se tourne ensuite vers le journalisme et collabore au magazine Jeune Afrique, tout en s’interrogeant sur la poursuite de sa carrière. Elle finit par démissionner et s’inscrit aux ateliers de la NRF, des cours de création littéraire organisés dans le saint des saints, le siège de la maison Gallimard, avec Jean-Marie Laclavetine comme tuteur.

Le Goncourt : l’ami des éditeurs

Gallimard, l‘éditeur de Leïla Slimani, n’avait pas remporté le prix Goncourt depuis 2011. Ce prix demeure une aubaine pour les éditeurs. En moyenne un livre primé s‘écoule à plus de 345.000 exemplaires. Le lauréat, lui, se voit remettre un chèque symbolique de 10 euros.

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