La-Femme (congé paternité) – Le congé paternité en France va être doublé, passant de 14 à 28 jours, avec une part obligatoire pour le père ou le second parent, dans le cadre d’une réforme de la politique de la petite enfance.
L’annonce sera officialisée mercredi après-midi par Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans un centre de Protection maternelle et infantile (PMI) de l’Essonne, mais l’Elysée a déjà indiqué que le président allait proposer de doubler le congé paternité en y ajoutant une “part obligatoire”.
L’objectif est notamment de “construire une politique de la petite enfance qui permette de lutter contre les inégalités de destin à la racine”, dit-on à la présidence.
Cette décision découle des conclusions de la commission sur les “1.000 premiers jours” de l’enfant lancée en septembre 2019 par Emmanuel Macron et regroupant 18 experts de spécialités différentes.
Dans leur rapport, remis le 8 septembre au gouvernement, son président, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, et les autres membres de la commission prônaient un allongement à neuf semaines du congé paternité.
“Je pense que c’est une évolution, c’est un début, les choses se font progressivement, elles ne sont font pas brutalement”, a commenté Boris Cyrulnik mercredi matin sur France Inter, se félicitant d’une évolution législative qui permette au père ou au second parent de “tisser un lien avec le bébé”.
“En quelques semaines, le bébé se développe tellement vite et tellement intensément que quelques semaines suffisent pour tisser les premiers noeuds du lien qui mettent à l’aise le père, la mère et le bébé”, a-t-il poursuivi, notant que “la présence du père est beaucoup plus importante que ce qu’on croyait, beaucoup plus tôt que ce qu’on croyait”.
“Les relations affectives facilitent le lien avec l’enfant. En quatre semaines, le père découvre le bébé: avant il partait très tôt, le bébé dormait encore et quand il rentrait, le bébé dormait déjà: le père avait la loi dans la maison mais pas le lien affectif.”
En l’état, le congé paternité mis en place en 2002 prend la forme d’un congé de onze jours consécutifs (18 jours en cas de naissance multiple) accordé au père ou second parent, auquel s’ajoutent pour les salariés trois jours d’absence autorisée par l’entreprise.
Le taux de recours à ce congé est stable, autour de 67-69%.
Les trois “jours-entreprise” resteront inchangés. En revanche, le congé paternité financé par la Sécurité sociale passera de onze à 25 jours, indique-t-on à l’Elysée.
La réforme pourrait entrer en vigueur mi-2021, avec un coût supplémentaire pour la branche famille de la Sécurité sociale estimé à plus de 500 millions d’euros en année pleine.