«Tawassel»: Un film, un projet, une aventure humaine

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La-femme (Tawassel) – Du constat au projet, d’un atelier à une rencontre, des liens se tissent pour la transmission d’une passion, pour interroger la danse en Tunisie comme expression, comme langage, entre la technique et l’émotion, entre profession et passion, tel est l’objectif du projet Tawassel.

Jeudi dernier à la Cité de la culture, nous avons eu droit à un moment de partage. Le film « Tawassel » qui retrace le parcours d’un projet, les rêves des débuts, les moments de doutes et l’aboutissement d’un cycle qui pourra éventuellement se renouveler, a été présenté. Une manière subtile de promouvoir le travail fait, le chemin parcouru, et fixé une expérience qui pourrait donner naissance à d’autres aventures humaines et artistiques.

Du constat au projet, d’un atelier à une rencontre, des liens se tissent pour la transmission d’une passion, pour interroger la danse en Tunisie comme expression, comme langage, entre la technique et l’émotion, entre profession et passion, tel est l’objectif du projet Tawassel.

L’Association Hayyou’ Raqs en est l’instigateur. Avec la collaboration de ses multiples partenaires : La maison de l’image, Al Badil, Espace l’Artisto, Fondation Kamel Lazaâr, B7L9 Art Station et 5 maisons de culture du Grand-Tunis, l’ensemble soutenu par le projet Tfannen a pris forme tout au long de l’année 2020-2021.

Le projet “Tawassel : La Création Chorégraphique en question” a pour objectif de renforcer les capacités des jeunes chorégraphes tunisiens dans les régions de Tunis et Ben Arous. Les activités principales sont des ateliers et un programme de tutorat chorégraphique pour aboutir à la création d’œuvres nées de la rencontre entre des jeunes chorégraphes et de jeunes danseurs amateurs des maisons de culture partenaires.

Des jeunes de quartiers ont été dirigés par des artistes émergents et ont pu accéder aux sphères de l’art chorégraphique. Tawassel, ce sont aussi des rencontres toutes particulières, entre différents artistes pour réfléchir au paradigme relatif au corps et à sa présence sur scène.

Se déclinant en deux principales phases : un tutorat chorégraphique suivi d’activités de création chorégraphique dirigé par 5 experts multidisciplinaires du monde de l’art, au profit de 10 artistes chorégraphes et d’un stage de 20 jours, Tawassel a permis d’élargir les horizons du monde de la danse grâce aux arts plastiques, au cinéma, au théâtre et à l’architecture. Ces arts voisins ont offert à cette expérience une ouverture et des perspectives nouvelles.

La danseuse et chorégraphe Malek Sebaï, co-directrice artistique du projet, insiste sur l’importance de la pluridisciplinarité du tutorat chorégraphique qui constitue une richesse pour la danse contemporaine. Elle explique qu’« être chorégraphe ne veut pas dire nécessairement être danseur. La rencontre avec d’autres expressions artistiques permet d’élargir le champ du possible par rapport à la danse et au mouvement».

La rencontre des artistes a abouti à la constitution de binômes tuteurs complémentaires. Ils ont eu pour mission d’animer 5 ateliers de création chorégraphique dans cinq maisons de culture, à Jebel-Jelloud, Bab-Souika, Mégrine, Hammam Lif et Hammam Chatt. Pendant 3 mois, soit 25 ateliers, 45 jeunes danseurs amateurs de la tranche d’âge de 12 à 18 ans ont été initiés à l’art de la danse, puis se sont vus comme partenaires avec les binômes pour imaginer une chorégraphie originale. La scène devient un lieu d’exploration afin atteindre des dimensions méconnues, grâce à l’interférence des arts. Le corps est polyvalent et ses mouvements symbolisent paroles et états d’âme. Le jeu sur scène libère les émotions et mène vers des lieux imaginaires sans aucune cloison. Les jeunes danseurs ne sont pas de simples exécutants d’une pièce conçue hors de leur champ. Au contraire, c’est une part de leur vie qui est exhibée et qui vient compléter les pièces d’un puzzle qui est ce projet chorégraphique.

La clôture des ateliers et en dépit d’une conjoncture marquée par le covid, les jeunes danseurs ont présenté sur scène leurs créations chorégraphiques, grâce à des spectacles respectant le protocole sanitaire et qui étaient diffusés en ligne sur les réseaux sociaux. Cyrine Douss, coordinatrice du projet et codirectrice artistique, souligne qu’«il y a eu une expérience relationnelle et artistique unique entre les jeunes sur le terrain grâce au partage, au réseautage et à la transmission des savoirs et de l’expérience». Elle ajoute dans ce même sillage que «Les jeunes en sont sortis mûris.

Il y a eu un changement d’attitude chez eux et une prise de conscience. Ils se sentent responsables de ce qu’ils vont transmettre aux jeunes en début de carrière». Le film documentaire a su montrer l’impact de ce projet, ses possibilités multiples et l’apport qu’il pourrait donner à la danse en Tunisie et peut-être même ailleurs. Tawassel se clôture avec des créations, mais surtout avec une dynamique qui s’est installée entre la société civile et les institutions publiques, les jeunes de ces quartiers en sont les principaux bénéficiaires. La danse pour eux représente un projet de vie, une vocation et des possibilités de s’affirmer dans une Tunisie qui ne cesse de chercher ses marques dans le monde de la chorégraphie.

 

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